Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 13:43

36 journal de mickey PDF internet

 

Bonjour à toutes et à tous.

Seconde aventure de Mickey aujourd'hui, avec une thématique bien connu, le voyage dans le temps... Un récit plein de bonnes idées et toujours aussi drôle à savourer et à diffuser autour de vous.

http://sd-5.archive-host.com/membres/up/f243bdea8af06578a36f60fb2d8ef8e97e8323d6/Gulzar_Dossiers_BD/Mickey_voyage_dans_le_temps_PDF_2.pdf

Partager cet article
Repost0
7 août 2011 7 07 /08 /août /2011 07:41

 

Bonjour à toutes et tous.

 

Enthousiaste chronique pour un film de genre moyenâgeux, Black Death, de Christopher Smith, sorti en France uniquement sous forme dvd en 2011 et à la narration impeccable.  

 

Black-Death jaquette


La mort noire est donc la peste noire qui a ravagée la Grande-Bretagne durant le quatorzième siècle, après avoir traversée l’Europe. Une milice de l’Eglise Catholique traverse le pays pour aller à un village où paraît-il le peste ne sévit pas, où les morts ressuscitent. Emmenant avec eux pour les guider un jeune moine, amoureux d’une jeune femme qu’il souhaite rejoindre, les hommes parviennent jusqu’au village perdu dans les marais. 

Là, ils vont se retrouver confronter à la femme qui dirige le village et vont pouvoir cruellement éprouver leur foi…

 

BlackDeath terror team

 

Un sentiment très fort se dégage de suite sur le film, qui ne se dément pas jusqu’à la fin. Nous ne sommes pas dans le grand spectacle. Et quoi faire quand il n’y a pas les moyens de mettre mille figurants avec des fourches, cent chevaux, des châteaux immenses, des bûchers de dix mètres de haut ; sinon de l’intelligence ? 

Car Black Death ne déçoit jamais, tant dans le jeu des acteurs très sobre et sans aucun souci de faire grandiloquent ou exalté, que dans la structure narrative d’une rare solidité. 

 

black death cheval

 

Aucun  discours ou verbiage inutile chez la communauté religieuse où vit le jeune moine, sur rien. Ils se contentent de soulager les maux de la population, de brûler les morts de la Peste noire. L’idéologie, le discours n’est pas leur préoccupation, ni leur vie. C’est à la milice, qui fait l’autre sale besogne de l’époque, de tenir le discours de l’Eglise.

Cette répartition est très frappante, bien écrite car disant la réalité de toute organisation sociale confrontée au pire. Par exemple, durant la guerre 14-18 et ses séquelles dans les Balkans, les combats les plus violents en tranchées n’ont jamais été fait par les armées régulières, mais des commandos spéciaux, faits des plus violents et de criminels. L’ordinaire de la population n’est pas capable de pratiquer tant d’horreurs. 

 

Black-Death moine

 

D’où des personnalités des membres de la Milice très intéressantes. Ultra-violents, ils ont en même temps une véritable foi et une conscience aigüe de leur rôle social. Pour nous spectateurs bien sûr ils restent effrayant, notamment avec leur carriole comportant une cage pour les hérétiques à ramener à l’évêché. 

Mais en même temps, ils déchaîneront leur violence et leur science des armes que lorsqu’ils se feront attaquer dans la forêt par des bandes armées, comme les marchands ou les paysans peuvent l’être. Ils ne sont ni surpuissants ni même réellement craints de la population. 

Le jeune moine trouvera auprès d’eux son destin, que je ne vous révèle pas. Jeune prêtre pas plus ennuyé que cela par le fait qu’il a rompu son vœu de célibat par amour pour une jeune femme. Il a Jésus à qui parler. Ces hommes d’Eglise n’étaient pas à l’époque dans le questionnement, la retraite spirituelle, mais dans l’action, la mort omniprésente. 

 

Black-Death couple moine

 

Le film bascule lorsque les hommes de la milice pénètre dans le village qu’ils cherchaient. Nous frôlons là, à cet instant crucial du film, le fantastique. Mille questions sans réponses véritables nous viennent. 

Très subtilement, les décorateurs du film ont réussi à donner un aspect moderne, pas tout à fait du quatorzième siècle à ce village, trop bien ordonné, trop propre. Quelque chose cloche, sans que le spectateur puisse vraiment comprendre quoi. 

Nous ne sommes plus tout à fait au Moyen-âge. Une femme dirige le village, première incongruité. L’on y fait la fête, alors que partout ailleurs dans le pays c’est la désolation. Le repas du soir, où la boisson coule à flots, laisse libre cours à intimité libidineuse entre hommes et femmes…

 

black death 01

 

Telle que la nomme les hommes de la milice, la sorcière qui dirige le village n’est pas une sorcière, au sens où on peut l’entendre dans le cinéma de genre. Christopher Smith la filme tout autrement. 

Au moyen-âge, la sorcellerie, c’est une beauté qui défit la quarantaine. La sorcellerie, c’est ne pas perdre ses dents. La sorcellerie, c’est refuser la religion, s’y soustraire. La sorcellerie, c’est la liberté sexuelle. 

L’actrice n’a qu’à être elle-même, nulle besoin pour elle de sur-jouer les sorcières. Son personnage n’en est que plus troublant, car terriblement humain. C’est d’abord une politique, jamais une représentante des forces occultes, vision de la sorcière d’une rare modernité. 

 

Sans trop vous narrer le film, le village peut être perçu alors comme une expérience menée par la sorcière, une épreuve morale infligée à des tortionnaires, des assassins au service d’une religion toute entière. La sorcière tente de briser ses fondements, comme la résurrection. Le film dans sa dernière partie peut être perçue comme une expérimentation de laboratoire de psychologie, tel que Milgram l’a pratiqué sur l’Autorité dans les années 50 aux USA. Irruption là encore de la modernité. 

Par la torture, la sorcière tente d’extirper une vérité suprême à ces hommes d’Eglise extrêmes dans leur activité de répression. Dieu n’existe pas. La résurrection n’existe pas. La foi n’est qu’impuissance pitoyable. 

 

black death sorciere

 

Influence notable et très utilement utilisé dans la scène de torture mentale pratiqué par la sorcière, celle du film de Michael Cimino, Voyage au bout de l’enfer, sur la guerre du Vietnam, ou les soldats US sont enfermés dans des cages plongées dans l‘eau. Le même emprisonnement se retrouve au bord du marais. Un par un, la sorcière promet aux hommes de la milice d’être sauf s’ils absolvent leur foi. Celui qui refuse est éventré et son sang versé dans les marais, afin de protéger le village de la Peste noire… 

 

Le film renvoie cruauté contre cruauté. 

 

Mais attention à l’erreur d’interprétation. Christopher Smith ne renvoie pas dos à dos le pouvoir religieux et les athées. Il renvoie dos à dos la cruauté effective de l’époque, les prémisses de l’inquisition avec cette Terror Team censée éradiquer toute forme d’opposition au Catholicisme, et notre propre cruauté d‘humains du 21ème siècle, qui jugeons cette époque, si promptes à ne voir qu’en nos ancêtres que des idiots se pliant à une religion dictatoriale et absurde.  

 

Ce village, à la limite du groupement d’hippies libertaires et finalement bien arrogants, c’est métaphoriquement nous les Européens du 21ème siècle, époque à laquelle le Catholicisme sous sa forme moyenâgeuse s’est définitivement éteinte au cours du 20ème siècle. 

Désormais, les Européens pratiquent une forme de spiritualité individualiste, se groupent par affinités passagères et n’obéissent plus à aucun culte structuré. Seuls les fanatiques finalement pratiquent la religion au sens originel, doctrinaire, sectaire, hégémonique, où l‘individu appartient au groupe ou en est rejeté impitoyablement, ou tout autre religion ou paganisme est l‘ennemi et doit être éradiqué.  

Il est frappant de noter à quel point en Europe aujourd’hui, il n’y a strictement aucun signe, aucun comportement d’hostilité réciproque chez les autorités des principales religions. Si hostilité il y a, elle provient de groupuscules ou des politiciens instrumentalisant les peurs ancestrales. Mais plus des Eglises en tant que pouvoir temporel. 

 

blackdeath duo

 

Nous qui sommes si fier de notre modernité, de notre laïcité, de notre vie matérialiste, de notre individualisme triomphant, sommes totalement incapable de comprendre, de ressentir, d’admettre le mode de vie, de pensée, les comportements du Moyen-âge, surtout parcourue par ce fléau qu’était la Peste noire. 

La peur régnait. Et qui peut prétendre qu’elle ne règne plus aujourd’hui ? Qu’on ne la fait pas régner par n’importe quel moyen ? 

 

C’est à mon sens la force du propos de Black Death, non pas nous apitoyer sur les malheurs vécus par nos ancêtres, non pas nous les décrire comme exotiques avec leur religion décrite comme fanatique, non pas nous donner un réconfortant sentiment de progrès de civilisation, mais une déstabilisante leçon d’Histoire.

Le film a pour ambition, et réussit, à nous faire réfléchir sur notre propre vision de ce passé longtemps décrit par les manuels d’Histoire comme période d’obscurantisme et de régression, notamment philosophique et scientifique. Traitement classique infligé par un siècle au précédents, afin de se valoriser, de se croire supérieur. 

 

Dans Black death, il me semble impossible au bout du compte pour le spectateur de se croire supérieur aux gens du Moyen-âge. Un monde où mourir de maladie est la norme, où il n’y a aucun espoir sur Terre face à la Peste noire, où l’écroulement de la religion était encore impensable, au risque de précipiter la société dans le chaos.  

Aujourd’hui, ne pas endiguer une épidémie en moins de trois semaines, ne pas vaincre une maladie en dix ans semble devenu insupportable à l’Occident… 

 

blackdeath 02 peste

 

Le village de la sorcière, isolé dans les marais, à l’écart pour un moment seulement de la Peste noire, c’est un fragment de notre temps dans le passé, un lieu encore incongru, trop en avance, une étrangeté, un démon athée venu défier la Religion, seule institution faisant face à la mort qui rôde ; l’athéisme ne pouvant pas encore prendre le relais. 

Le village, c’est l’individualisme dans un monde où l’individu n’a pas encore sa place, où le collectif est le seul moyen de ne pas désespérer du malheur que Dieu envoie sur Terre pour punir les humains d’ils ne savent quel pêché. Monde où brûler une sorcière est la seule vengeance offerte au peuple contre le sort qui lui est fait injustement. 

 

Le village est aussi clairement une rébellion féministe contre un monde où être une femme, c’est supporter un lot de souffrance ; mourir en couche, voir mourir ses enfants en bas-âge, être violée ou brûler sur un bûcher. Une enclave de liberté dans une vie faite de soumission aux hommes et aux aléas d’une rude vie physique. 

 

Le village échouera, emporté dans la tourmente de la Peste noire. Il ne pourra échapper à son époque ; car comment échapper à son époque ? Voilà là un thème fort aussi de Black death, que l’on retrouve aussi dans l’excellent long métrage de M. Night Shyamalan, Le village, qui a du inspirer certainement à bon escient le scénariste du film, Dario Poloni.  

Quand au jeune moine, personnage central du film, naïf instruit par la confrontation avec la cruauté du monde, sa destinée clôt avec force le film. 

 

black death charrette

 

À mon sens, Black death est pour moi le troisième long métrage consacré au Moyen-âge le plus abouti, le plus réfléchi que j‘ai pu visionné, avec le célèbre Nom de la rose de Jean-Jacques Annaud, d’après Umberto Ecco, et l’extraordinaire film de Paul Verhoven, La chair et le sang, film tourné avant qu’il ne parte faire carrière aux USA, qui notamment aborde la place de l‘enfant dans une société où la mortalité infantile était très élevée. 


Grande honte donc aux distributeurs qui ont refusé de distribuer un film d’une telle qualité en France. Sans doute que dans leurs esprits étroits, Moyen-âge ne peut rimer qu’avec obscurantisme cinématographique…

Black death, un redoutable long métrage sur de redoutables sujets, à ne surtout pas manquer. 

Gulzar Joby

 

Fiche du film sur :

http://www.scifi-universe.com/encyclopedie/film/21850-black-death.htm 

 

Black death priere

 

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2011 7 31 /07 /juillet /2011 20:05

Spécial Bach Films

 

logo BACH FILM

 

Bonjour à toutes et tous.

 

Suite des chroniques consacrées aux films diffusés par Bach Films avec un réel chef d’œuvre, Le cerveau qui ne voulait pas mourir, réalisé aux USA par Joseph Green en 1962, film en noir et blanc. 

 

bach tete voulait pas mourir jaquette


Avec ce long métrage, l’on n’est plus dans la série Z de bonne qualité, mais dans l’esquisse presque achevée d’un très bon film de Science Fiction, aux manières de filmer très contrastées, j’y reviendrai. 

 

Reprenant le principe du rêve du docteur Frankenstein de reconstituer un corps humain à partir de membres épars puis de lui insuffler la vie, le film part dans une nouvelle direction narrative.

Le Docteur Cortner, éminent scientifique, chirurgien et expérimentateur, en conflit avec son père lui aussi chirurgien, poursuit ses recherches. En rentrant à son laboratoire en voiture, il a un accident, occasionnant la mort de son épouse. Il récupère alors sa tête, se précipite pour la sauver. Mais il n’a que deux jours pour lui trouver un corps de remplacement… 

Tandis que la tête de son épouse souhaite mourir, elle développe un lien télépathique avec un monstre issu des recherches de son époux, enfermé dans une pièce du laboratoire. L’assistant du Docteur Cortner, lui aussi sujet d’expérience raté, son bras gauche perdu n’est remplacé que par de la chair morte, ne cède pas et la maintient en vie.

De son côté, le Docteur Cortner part en ville à la recherche d’une femme, en vain.

Il se rabattra sur une amie de lycée qu‘il ramène au laboratoire…

 

bach tete voualit pas mourir 7

 

Dès le départ du film, dans la salle d’opération où grâce à ses techniques sur le cerveau le Docteur Cortner sauve un malade, le ton est donné. C’est sec, sans guère de cœur. 

 

Tout le caractère du Cerveau qui ne voulait pas mourir est de cinématographiquement s’éloigner du célèbre Frankenstein de James Whale, réalisé en 1931. Pas simplement en situant l’action aux USA des années soixante, mais bien en filmant une histoire somme toute assez différente. 

La créature, l’épouse du Docteur Cortner, ne veut pas vivre, mais mourir, consciente de son état. C’est une femme, qui fait preuve de volonté, qui n’a même pas besoin de son corps pour agir sur le monstre enfermé dans une pièce du laboratoire.

Il ya donc en vérité deux créatures… L’une qui est la tête, l’intelligence, la femme, et l’autre qui est la force brute, l’homme. 

D’une manière ou d’une autre, toute tentative de recréation d’un humain à partir de morceaux d’humains est vouée à l’échec, vouée à ne produire qu’un monstre, tenu finalement à l’écart. Le Docteur Cortner va chercher un corps complet de femme de remplacement, jeune et en bonne santé, puisque son corps reconstitué n'est qu'un être informe, sans cervelle.

D’ù l’intérêt à mon sens du Cerveau qui ne voulait pas mourir, qui ne se contente pas d’être un remake. Narrativement, le film part donc du constat d’échec du Docteur Frankenstein, pour ensuite développer une autre histoire, intéressante, mais avec d’autres enjeux. 

 

bach tete voualit pas mourir 3

 

D’ailleurs, à bien y songer, le film a pour thème central le corps de la femme, et touche là à l’essentiel avec de remarquables séquences de cinéma. 

 

Un fait écrasant domine tout le long métrage après l‘accident de voiture. Le Docteur Cortner tente tout pour sauver la tête de sa femme, mais tout du long, il ne lui parle pas, sauf à la toute fin du film. Jamais il ne va s’inquiéter de son état moral, de ce qu’elle souhaite, ne lui offre pas des paroles de réconfort, d’amour. 

Il a sauvé sa tête, mais n’est obsédé que par son corps disparu, qu’il veut absolument remplacer. Attitude qui en dit long, n’est-ce pas, sur ce qui attire vraiment l’Homme chez la Femme… Mais également sur ce qui fait une personne humaine. L’intelligence n’est pas tout, un visage même ne suffit pas. Sans le corps, la personne n’existe plus. D’où l’absolue nécessité pour sauver son épouse de lui trouver un corps, si possible autant attrayant que celui qu’elle vient de perdre dans l’accident de voiture.

 

bach tete voulait pas mourir 2

 

À partir du moment où son épouse devient un sujet d’étude, elle disparaît donc complètement comme personne humaine. Un terrible doute alors s’installe. Se ment-il ? Ne sauve-t-il son épouse non pour sauver celle qu’il est censé aimer, mais plus prosaïquement parce que le dramatique accident de voiture lui offre enfin l’occasion de réaliser l’expérience qui le tente depuis longtemps, greffer une tête ? 

Le personnage, le scientifique descend de son piédestal de bienfaiteur de l‘Humanité, devient un être purement cynique, obsédé par sa recherche, prêt à tout y sacrifier, au contraire du Docteur Frankestein qui lui se contentait de travailler à partir de morts et non de vivants…

 

bach tete voualit pas mourir 5

 

Le Docteur une fois la tête sauvée après l’accident de voiture part à la recherche d’un corps pour sauver la tête, sachant que son sérum ne fera effet qu’environ deux jours 

Mais bien sûr, un corps de femme adulte récemment décédée d’une trentaine d’années n’est pas forcément disponible à l’instant…

Le cerveau qui ne voulait pas mourir prend là alors un tour absolument formidable, d’une rare puissance visuelle.

Le Docteur Cortner se met à fréquenter des lieux éloignés, à priori, de son milieu social, un établissement dansant fréquentée par des prostituées. 

Par la musique, le dallage au sol, les plans en plongée, irrésistiblement, la scène offre une ambiance à la David Lynch, dix ans avant ses tous premiers films. C’est absolument frappant, le cinéaste de Twin Peaks a forcement dû voir ce film et s’en inspirer pour son œuvre.  

 

bach tete voualit pas mourir 4

 

Un triste constat s’impose. Une femme seule risque la mort face à un prédateur. À deux ou en groupe, elle échappe au risque d‘être tuée par le Docteur Cortner.

Bien sûr, cela renforce narrativement la quête qui s’éternise, alors que le temps presse. Mais cela raconte aussi clairement finalement qu’une femme esseulée dans une société dominée par les pulsions masculins risque jusqu’à sa vie.  

Ne parvenant pas à s’emparer d’une prostituée, le docteur se rabat alors sur une amie de lycée défigurée, à qui il promet que grâce aux progrès de la médecine, il pourra lui refaire le visage.

Pour sûr, elle va changer de tête…

 

La femme n’est qu’un corps à exploiter. À asservir sexuellement, à marier, à découper pour l’avancée de la Science. Le cerveau qui ne voulait pas mourir est là véritablement un film d’horreur, d’horreur sociale.

Le monstre enfermé, résidus d’expériences passées, l’assistant au bras greffé qui se refuse à quitter le Docteur Cortner en qui il croit, la tête qui parle, posée sur une table, ne sont finalement pas les plus effrayants. L’effroi vient du comportement humain, de l’indifférence au sort de ses semblables, dans une société de consommation du corps, tant sexuelle et marchand que comme matériel scientifique. 

 

Le cynisme est à son comble, qui donne la nausée. Le Docteur promet tout à tout le monde, parvient à manipuler son entourage par cette notion universelle, l’espoir. 

C’est la promesse finalement de la Science et de la Médecine moderne, l’espoir de défier la mort, de reculer l’inéluctable, de vaincre la vieillesse, rêve ou cauchemar qui fait la une des journaux. 

Le corps, tout comme dans Frankenstein, est au cœur du film mais là porté à un point presque insoutenable, car nous ne sommes plus uniquement plongé dans un conte scientifique, certes horrible, mais dans la réalité d‘une société oppressant les femmes au profit des hommes. Le cerveau qui ne voulait pas mourir prend avec cette double dimension une force narrative certaine.  

 

bach tete voualit pas mourir 6

 

Cinématographiquement, le film est étonnant. Chaque période, chaque endroit, est donc filmé différemment, avec un ton très moderne pour l’époque, parfois même en avance. 

Caméra à l’épaule et grand angle lorsque le Docteur Cortner ramène la tête de son épouse dans ses bras jusqu’au laboratoire, ambiance David lynch pour la prostitution, la Nouvelle Vague française et européenne pour les scènes en voiture lorsque le Docteur Cortner veut raccompagner une femme pour la tuer, Hitchock lorsque la femme de substitution droguée s’évanouit, ambiance films d’horreur des années 30, 40 pour les scènes dans le laboratoire avec des plans fixes, quelques plans panoramiques plus modernes dès qu’il s’agit de filmer de l’arrière la tête discutant avec l’assistant du Docteur Cortner.  

Alors certes l’ensemble n’atteint pas forcément l’unicité d’un film conçu dans une seule optique, mais à la vision, Le cerveau qui ne voulait pas mourir est fascinant par sa forme de puzzle cinématographique, qui cherche à rendre sensible chaque situation du film à l‘image, au lieu de paresser, comme dans évidemment la grande majorité de films de série Z.

 

bach tete voualit pas mourir 8

 

Pour finir, vous aurez noté que le titre, Le cerveau qui ne voulait pas mourir, traduction littérale du titre anglais, est paradoxal, puisque justement la tête de l’épouse du Docteur Corner veut mourir, ne veut pas survivre à cet horrible expérience. Mais le titre Le cerveau qui voulait mourir a sans doute été jugé beaucoup trop dépressif, pessimiste, et évoquant trop abruptement le suicide pour un public adolescent… 

Toutefois, ce titre inversé ne choque même pas, n’empêche nullement de savourer cette œuvre baroque, aux mécanismes humains profonds et bien écrits.

 

Alors je vous en prie, suivez mon humble conseil, ne mourrez pas avant d’avoir vu Le cerveau qui ne voulait pas mourir… 

Gulzar Joby

 

bach tete voualit pas mourir affiche

 

Partager cet article
Repost0
26 juillet 2011 2 26 /07 /juillet /2011 17:31

Bonjour à toutes et à tous.

 

Mon programme d'écriture de l'été étant chargé, entre nouvelles et novelas à finir pour les éditeurs, je ralentis quelque peu le rythme d eparution des chroniques, une par semaine désormais, bd, livre ou film. Impossible d'aller plus vite, même si une bonne vingtaine de chroniques sont partiellement écrites.

Mais il reste la phrase du jour, les illustrations et les bandes dessinées SF du Journal de Mickey !

bien à vous, Gulzar.

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2011 7 24 /07 /juillet /2011 19:39

36 journal de mickey PDF internet

 

Bonjour à toutes et à tous.

 

La troisième partie du dossier La SF dans le Journal de Mickey, consacré à Mandrake le magicien a prs quelque retard... Mais voici une première aventure à déguster.

http://sd-5.archive-host.com/membres/up/f243bdea8af06578a36f60fb2d8ef8e97e8323d6/Gulzar_Dossiers_BD/Mandrake_PDF_1.pdf

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 15:10

mondwest westworld affiche 2

Partager cet article
Repost0
20 juillet 2011 3 20 /07 /juillet /2011 13:46

Bonjour à toutes et à tous.

Divine surprise avec la bonne idée de la chaîne Arte de rediffuser un dimanche soir le premier film écrit et réalisé par Michael Crichton, Mondwest, auteur, peut-être un peu trop vite classé dans les fabricants de best-sellers indigents. Car en fait, même s’il n’est sans doute pas de la lignée des grands auteurs tels Lem, Asimov, Dick ou les frères Strougatski, c’est un écrivain qui parvient à sentir très bien les grandes tendances de son temps pour en tirer de l’anticipation populaire de qualité. 

Mondwest affiche 1973


Une aura de film culte plane autour de ce long métrage de SF datant de 1973. Malgré le fait que je n’ai pas de poste de télévision chez moi, j’ai pu par hasard le visionner avec grand plaisir.

J’y ai cru immédiatement. Quelque chose nous dit que tout cela peut, doit même exister… Il y a dans ce film une évidence, un fantasme tout prêt d’être réalisé, qui s’inscrit dans la perversité du statut d’esclave mêlée au concept récent et capitaliste de la société du spectacle. 
Vous connaissez sans doute l’idée du film, des robots du parc d’attraction Delos, reproduisant trois passés différents finissent par se rebeller, tuant les visiteurs qui ont payé fort cher pour vivre la vraie vie d’antan…

 

Mondwest tete 1973

Le début est publicitaire... Véritable force de vente, un pseudo journaliste interviewe des touristes ravis après leur séjour à Delos. L’écran est réduit, au format télévisuel. Le film n’a pas encore véritablement commencé que la télévision pointe son nez, envahit l‘œuvre de fiction. L’on cherche à nous convaincre à quel point tout est parfait.
Le spectateur est donc tout de suite mis en face de la machinerie médiatique capable d’amener des gens civilisés, instruits, à dépenser leur argent, sans doute très honnêtement acquis, afin de satisfaire leur légitime goût pour la Grande Histoire…
Sommes-nous aussi à notre tour tenter par ce plongeon dans le passé, dans la satisfaction du risque sans risques ?

 

Mondwest 2


Trois univers qui font fantasmer l’américain du nord moyen composent ce parc d’attraction, enrichissant la narration.
L’empire romain, ou du moins la vie dans les villas des riches citoyens, avec son lot de d’orgies.
Le Moyen-âge en Europe, avec son château-fort, ses banquets, son Roi et sa reine, ses duels avec le Chevalier Noir.
Enfin, la Conquête de l’Ouest, l’apanage de la virilité, les duels au pistolet, les saloons, les prostituées, les attaques de banque.


Au bout de quelques minutes, l’on s’aperçoit vite qu’il s’agit en réalité, si l’on peut dire, de la manière dont les visiteurs croient connaître ces périodes historiques, dont le cinéma surtout en a créé la légende. L’utilisation des décors est d‘une grande puissance, repris sans aucun doute de l’existant de l’industrie hollywoodienne. Pour des raisons de budget, rien n’a du être construit exprès pour Mondwest, du moins en ce qui concerne les trois époques historiques.
Nous sommes constamment dans un décor, non de Mondwest, ce qui pourrait se comprendre, nous savons bien que nous regardons une fiction, mais bien dans les décors d’autres films qui ont eux forgés la représentation populaire des trois époques historiques vendues comme authentiques…
Mondwest est la fausse représentation, au sens théâtrale, de trois mondes eux-mêmes déjà faux par cette idéalisation cinématographique. Le serpent finit par se mordre la queue…
Plus rien n’est vrai. Delos est un lieu utopique, doublement utopique, totalement irréel. D’ailleurs afin de bien mettre en condition les visiteurs traversent dans un appareil volant un désert où se situe le parc aux trois thèmes. Cette séquence peut paraître un peu gratuite de prime abord, le parc pourrait être bien plus près de la ville. Mais en fait, elle signifie l’éloignement, le dépaysement total, le luxe et le confort matériel auxquels sont habitués les clients aisés de Delos. Ce moyen sophistiqué de transport, offrant une ambiance digne de Concorde, représentation de la modernité et du luxe constitue un passage de la vraie vie à la fausse vie.

 

Mondwest 1


La Trinité meurtrière est très bien utilisé et répartie tout au long du film, en fonction de sa place dans le temps.
Le principal reste la Conquête de l’Ouest. Un couple d’amis businessmen, dont l’un a déjà passé plusieurs séjours à Delos, viennent vivre leur western. C’est là qu’aura lieu le duel final entre Peter et le robot tueur interprété par Yul Brunner.
Ensuite vient le Moyen-Âge, où un second couple marié, d’un certain âge, vient lui jouer le rôle du Roi et de la Reine. Le Roi succombera au duel avec le Chevalier Noir robot.
Ensuite plus furtivement l’Empire romain avec ce massacre des riches citoyens par la masse d’esclaves. Les plans de cette tuerie sont très courts, peu nombreux. Mais Michael Crichton réutilise finement les lieux, ces magnifiques jardins jonchés de cadavres dont nous spectateurs sommes incapables de distinguer les vrais des faux, pour la fuite de Peter, unique survivant, et son entrée dans les souterrains du parc.
Rien n’est perdu, chacun des trois thèmes sert dans le film.

  

mondwest 7


Mondwest est aussi brutalement bâti sur le passage du dessus au dessous, du spectacle soi-disant vivant, plus vrai que vrai, aux coulisses du spectacle en sous-sol, où les techniciens et ingénieurs contrôlent l’action de chacun des robots et surtout les réparent chaque nuit avant qu’ils reprennent du service dès cinq heures du matin.
Certaines scènes sont tout à fait saisissantes, perturbantes même, comme après l’attaque de la banque le ramassage en pleine nuit des cadavres de robots que l’ont transporte dans une camionnette, incongru véhicule au temps du cheval.

Moment d’arrêt dans l’activité du parc, la nuit offre aux spectateurs l’envers du décor, au milieu d’une lumière crue d’un puissant éclairage amené pour l’opération de récupération des faux habitants du Far-West. Une fois les robots abîmés par les balles descendus par une rampe, ils arrivent dans les sous-sol, clinique où s’opère la réparation des corps mécaniques.
Puis c’est l’heure du réveil au matin. Tous les habitants alors passent de l’immobilité totale à la vie en une fraction de seconde, après un compte à rebours. C’est là d’ailleurs que je mes suis rendu compte que les chevaux aussi étaient mécaniques. Je n’y avais pas songé depuis le début du film, naïf spectateur que j‘étais...

 

mondwest saloon bagarre 1


Autre point fort, Mondwest possède une très bonne bande son, quasiment de la musique concrète composé par fred Karlin, qui évoque le cheval lors des séances western, le mécanisme déréglé de tous ces robots en train de défaillir. Elle rend sensible la violence que les visiteurs font subir aux androïdes.

Parfois aussi elle souligne avec malice les situations quelque peu comique, tels les bagarres de saloon ou angoissante lors de la poursuite du robot tueur de l‘Ouest.

Durant la scène d’amour entre Peter et la prostituée robot dans la chambre du saloon, la bande son évoque l’attaque de banque. Les coups de feu souligne la sexualité, évite de mettre le son de l’amour physique entre un humain et cette esclave mécanisée au service du plaisir sexuel masculin. Cette scène est suffisamment éprouvante pour le spectateur, poussant la perversité des rapports entre humains et robots si loin qu'il n'était guère envisageable pour un film grand public de laisser la scène dans sa crudité entière.

Véritablement, la bande son contribue fortement à faire de Mondwest un bel objet cinématographique, vraiment pensé.

 

mondwest westworld affiche US2


Très clairement le film est une critique, une étude du monde du spectacle, des parcs de divertissements, de cette culture de l’Entertainment poussée à l’extrême.
Mais en rester là est sans doute très réducteur. C’est profondément à mon sens une œuvre dont le sujet est la représentation du passé, sa place dans la représentation de soi de chaque génération. Mondwest consiste à explorer conjointement les méandres de l’Histoire et des pulsions humaines.
Car enfin, les trois périodes de Delos ne sont pas choisies au hasard. Mieux, le lieu qui clôt le film, où Peter finira par vaincre le robot tueur, est hautement signifiant.
Malgré l’atroce course poursuite qui l’a vu vaincre par le feu le robot tueur, malgré tout ce qu’il a vécu en quelques heures, Peter ne parvient même plus à distinguer une humaine d’un robot. Il croit que la jeune femme prisonnière des caves du château et qu’il délivre est réelle. Il veut lui donner à boire, elle refuse mollement, il insiste et elle se met alors à fumer à produire des étincelles...
Rien n’est décidément épargner à Peter. Il ne peut même pas exercer sa volonté de sauver un humain dans ce carnage. Il n’aura même pas l’occasion d’être un héros, un vrai. Il reste juste l’unique humain à avoir survécu au divertissement robotisé qui a mal tourné. 

 

mondwest fin


Les caves du château ne sont rien de moins qu’une salle de torture. Il est facile d’imaginer ce que certains visiteurs pouvaient faire dans ce lieu sordide… Les pires pulsions pouvaient s’exprimer. Delos offre plus qu’un dépaysement. Delos offre la satisfaction ultime, tuer sans risquer aucune punition.
Michael Crichton s’inspire là sans doute de la courte et ironique nouvelle de Ray Bradbury, Châtiment sans crime, où un homme haïssant son épouse, tue par substitution  un androïde à son image. Mais la loi change, il est arrêté pour meurtre. Malgré que sa vraie épouse soit belle et bien vivante, il sera exécuté… Le texte est lisible dans le volume Robots de La Grande Anthologie de la Science Fiction

La morale est évidente. Le pire dans la bassesse humaine, le pire des trois parcs à thème, c’est l’Europe, le féodalisme, la royauté. L’Empire Romain et sa pratique de l’esclavage sont lointains et la Conquête de l’Ouest en sort paradoxalement grandie. Elle n’est certes pas de tout repos, elle est violente, mais le duel est de rigueur. Chacun a sa chance, loin de la tyrannie des familles royales européennes. Il s’agit d’une violence quasi démocratique…
Ceci-dit, les indiens sont inexistants dans le parc à thème, choix sans doute volontaire de Michael Crichton. Dans l’Entertainment, il n’y a pas de place pour les vaincus, pour la mémoire du perdant.

 

monwest westworld4


Le fameux auteur du livre à l’origine du Jurassic Park réalisé par Steven Spielberg réussit là à mon goût un très bon film de SF, totalement inscrit dans l’endroit et l’époque où il vit, l’USA, dans son Histoire réelle et fantasmée tout à la fois ; dans l’histoire même du genre western, péplum et film de cape et d’épée, qui ont fait la fortune d’Hollywood.
Surtout, le film explore véritablement le comportement humain, la prétention de toute génération à se prétendre civilisée, meilleurs moralement que leurs lointains et barbares ancêtres. Michael Crichton ne se fait aucune illusion sur la capacité de la technologie à améliorer le comportement humain, à l‘aider à contrôler ses pulsions meurtrières et violentes, à s‘amender. Cette capacité est nulle, tout simplement, illusoire. 
La technologie par un ironique retournement de situation finit même par acquérir cette violence et à l’exercer sur les visiteurs du parc d’attractions. Le robot ne devient autonome que lorsqu’il commence à exercer de la violence ; le serpent mécanique qui mord, la servante qui se refuse au Roi en le giflant, le cowboy tueur qui se met à gagner ses duels et à tuer pour de vrai.

Même si la cause de ce dérèglement reste mystérieux, la narration n’a rien de grotesque. Les robots n’ont aucun sursaut moral, ne se transforme pas subitement en humain, ne se pose aucune question métaphysique. Simplement leur programmation perd toute limite. Le tueur ne fait qu’accomplir sa tâche du mieux qu’il le peut, fidèle à ce pour quoi il est fait.
Encore une fois, la technique se révèle fatalement incontrôlable à un moment ou à un autre. Les ingénieurs impuissants et enfermés dans leur bunker, les techniciens prenant la fuite en voiturette, pourtant censés maîtriser à merveille ces robots sophistiqués se révèlent incapables de faire face à un dérèglement systémique. Ils savent réparer une panne, changer une pièce, rien de plus.
Comme pour tous systèmes complexes, l’enchaînement des pannes devient inéluctablement immaîtrisable, faute de fermer le parc d‘attraction à temps pour ne pas perdre sa réputation et de l‘argent…
Le scénario ressemble là à ceux de catastrophes aériennes ou industrielles, c’est ce qui en fait sa force, son assise social très réaliste.

Parc d’attraction. Voilà bien un mot qui finalement dit bien ce que cela veut. Provoquer l’attraction du public, le ramener dans un endroit spécialement dédié à ce qui l’attire, de la souris Mickey et de ses amis aux pires de ses pulsions meurtrières et sadiques…

 

mondwest westworld affiche US3


Mondwest est donc un long métrage de haute tenue, très bien écrit et filmé, très riche dans son propos explicite et implicite, que tout amateur de SF se doit d’avoir vu avant d’aller ingurgiter Jurassic Park VIII en mangeant du popcorn…
Un grand merci donc aux programmateurs d’Arte.
Gulzar

Une suite est sortie en 1976, Les rescapés du futur, réalisé par Richard T. Heffron, que je n'ai pas visionnée. Les critiques lues sont mitigées, mais les belels affiches donnent toutefois envie...

 

mondwest futureworld2

 

 

mondwest futureworld1

 

mondwest futureworld3

 

mondwest Les rescapes du futur

Partager cet article
Repost0
18 juillet 2011 1 18 /07 /juillet /2011 19:07

Bonjour à toutes et à tous.

 

Aujourd’hui, chronique d’un court roman de Clifford D. Simak, À chacun ses dieux, publié en 1973 dans la collection présence du futur aux éditions Denoël. 

 

a chacun ses dieux simak


Comme à son habitude, le roman prend la forme d’un conte, comme Voltaire ou Diderot aurait pu en écrire à leur époque, car malgré la présence de robots, les questionnements sont hautement philosophiques.  

 

D’un seul coup, la quasi-totalité de l’Humanité disparaît, vraisemblablement enlevée. Seule reste une poignée de personnes et les tribus indiennes qui gagnent une longue espérance de vie, de l‘ordre de plusieurs milliers d‘années. 

Tandis que la Terre reprend forme sauvage, les indiens retournent à un mode de vie en symbiose avec la Nature, refusant l’aide des robots, alors que la plupart des autres rescapés acquièrent la faculté de voyager instantanément dans le cosmos. La technologie est définitivement abandonnée, sur terre comme dans le ciel.

Un voyageur de retour du centre de la galaxie signale la présence d’une entité menaçante, inhumaine, qu’il nomme le Principe. Surtout, il a retrouvé trace de l’Humanité disparue, qui a continué à évoluer technologiquement et se prépare à rentrer sur Terre…

 

Clairement, la faculté de Simak à nous écrire des contes SF fonctionne à plein. Le roman d’à peine plus de deux cent pages est à mon sens très cohérent, enchaîne avec saveur les destins parallèles des principaux groupes humains et robotisés. Surtout, tout n’est pas clairement expliqué, il nous faut réfléchir, nous poser les mêmes questions que les personnages. Les hypothèses concernant cet mystérieux Principe, l’expérience qu’à peut-être subi l’Humanité, comme des rats de laboratoire avec un groupe témoin resté sur Terre, l’activité nouvelle des robots sans plus personne à servir, n’ont pas véritablement de conclusion. Rien n’est vraiment sûr, le destin est incertain. 

 

À chacun ses dieux aborde aussi frontalement l’histoire de l’USA, le massacre et le déracinement des tribus indiennes, la relation du monde machiniste à la Nature considérée non comme une alliée mais une ressource à exploiter. 

Moi qui aime les formats courts, j’avoue que j’aimerai en lire un peu plus… Même si elle permet de garder trace plus facilement du roman, réduit à l’essentiel, d‘en discuter facilement. 

 

Surtout, nous sommes intéressés par les histoires de Simak, malgré le temps qui passe, parce qu’elles sont profondément basées sur des idées SF, des concepts intellectuels. La narration se construit par des logiques internes, des conséquences poussées à la limite. Tout l’art de Simak consistant à enrober le tout sous une forme légère de conte, qui finisse par trotter dans la tête. 

 

 

À chacun ses dieux certes est décalé avec la SF d’aujourd’hui, particulièrement la Hard Science, mais reste un exemple intéressant de la puissance d'une poésie parcourue d’envolées philosophiques sur l’origine du monde physique et d’une pincée d’ironie dont Simak parsèment ses romans.

Surtout, à nouveau, il sème le doute sur le fameux Progrès…

Gulzar

 

 

Partager cet article
Repost0
17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 08:26

 

D'excellentes chroniques sur les utopies, à lire sur le blog collectif de haute tenue, génération science fiction, ainsi que des chroniques abouties sur les livres de SF.

http://generationscience-fiction.hautetfort.com/

 

Je vous en proposerais bien le texte, mais c'est encore mieux d'aller à la source !

Ne ratez pas non plus l'interview d'Emmanuel Jouanne, excellent auteur SF français, que j'ai eu la chance de trouver chez mon bouquiniste attitré.

Merci à Robert Wagner pour avoir ressorti cette rencontre de ses archives.

Gulzar

 


Partager cet article
Repost0
17 juillet 2011 7 17 /07 /juillet /2011 07:14

36 journal de mickey PDF internet

 

Bonjour à toutes et à tous.

 

Voici la première aventure complète de Guy l'Eclair, Mission Starling, parue dans le Journal de Mickey. C'est court, mais tout est là de l'ambiance SF de Dan Barry.

 

http://sd-5.archive-host.com/membres/up/f243bdea8af06578a36f60fb2d8ef8e97e8323d6/Gulzar_Dossiers_BD/Guy_Eclair_Mission_Starling_PDF_1.pdf

 

Merci de faire circuler le pdf autour de vous... 

Gulzar

Partager cet article
Repost0