Piste une
Le dos en sueur, Wictorius quitta la salle d’attente sous la pluie battante. Il prenait un grave risque en accordant sa confiance au Professeur X moins Y, cruel ennemi de l’Humanité.
Mais après tout, mieux valait faire appel à un ennemi bien connu plutôt qu‘à des agents intérimaires incompétents…
- L’espion, voudriez-vous bien m’aider à porter Barouf et Carmen ? Ce minable aéroport n’a même pas un robot bagagiste.
Une solide cage dans chaque main, Wictorius tenta un dialogue avec Barouf, qu'il connaissait bien.
- Alors mon grand, dis-moi quelque chose !
- Grouf wuctirous doug ! Rubuchadou !
- Ah, tu prononces mieux les voyelles... Ton maître et toi faites d'étonnants progrès !
- Moquez-vous, l'espion ! Un jour, j'étonnerai le Monde !
Orgueilleusement, le Professeur X moins Y déploya un parapluie télescopique. Lui au moins n’était jamais démuni.
- Je ne retournerai à Kisangani qu’une fois écrasée cette Fréda Caron !
- Je croyais que vous résidiez en pleine forêt, dans votre base secrète ?
- Quelle base secrète ? Ah, vous voulez parler de mon village, où je suis considéré comme une divinité ? Cependant, j’ai à Kisangani une modeste villa. Il faut savoir se détendre.
- À qui le dites-vous… Voici mes compagnons de mission, laissez-moi leur parler.
- Comment vous n’êtes pas seul ?
- C’est-à-dire que j’ai dû m’entourer... L’Amazonie est vaste et dangereuse !
- Pas pour moi ! Vous n’êtes qu’un citadin en patin à roulettes, l’espion. Moi, je pratique ma Science de l’animalerie intelligente au cœur même de la forêt congolaise !
Au bord de la piste une, Beatrix et Sylvester attendaient l’arrivée du Knapp Zardoz II en approche, abrités sous une bâche Gatores, les bonnes croquettes pour crocodiles.
- Qui est cet énergumène, Chef ?
- Je vous présente Buhibab Amédée Tigrond’Abidjan, une vieille connaissance…
La suite demain !