Bonjour à toutes et tous!
Finalement, j'ai réussi à trouver une petite heure pour vous chroniquer le film rare déniché dans un rayon de DVD à bas prix...
Il s'agit donc de Seigneurs de la Route en français...

Film de Paul Bartel, acteur et réalisateur états-uniens, avec David Carradine et Sylvester Stallone pour les plus connus des acteurs. Film de 1975, DVD North Entertainment et Blue Print.
Je m'attendais à un film mauvais, sans grand intérêt... peut-être deux ou trois idées ou plans sympathiques à glaner...
Et bien, j'ai une bonne nouvelle ! Je suis en mesure, pour peu qu'on possède un esprit potache, de vous présenter le meilleur film d'anticipation des USA, après 2001, l'Odysée de l'Espace toutefois...
Ce film qui nous narre donc la Grande Course Transcontinentale de voitures, dans des USA sous le joug d'une dictature. Dans l'esprit des jeux du cirque, cette course hyper médiatisée et violente, est censée satisfaire les bas instincts du peuple, glorifié le pouvoir, et porter aux nues le vainqueur, héros national.
Car il ne s'agit pas uniquement d'arriver le premier à New Los Angeles, mais de marquer des points en renversant et tuant des américains sur son passage...
La comparaison possible s'arrête avec Rollerball par exemple, film des années 70 également.
Car Seigneurs de la Route est à peine croyable ! C'est un véritable jeu de massacre idéologique vraiment drôle, avec des idées de scénario, des décors bien sûr un peu pauvres, au vu du faible budget du film je suppose, mais finalement très fort visuellement.
Les voitures sont toutes par exemple visiblement des Chapparals atrocement modifiées.
Dès les premiers plans, où un jeune spectateur au départ de la course agite un drapeau nazi, on commence à se douter que le film n'est peut-être ce bête film de course pour adolescents que l'on attend...
Le scénario est d'ailleurs co-signé par Charles B. Griffith, un scénariste ayant oeuvré dans bon nombre de films fantastiques.
Rien n'est gratuit, tout s'enchaîne avec une logique sociale et politique d'une rare lucidité...
Notamment, le personnage du héros national Frankenstein, déjà vainqueur de la course à plusieurs reprises et favori du pouvoir, comporte une surprise de taille. Cette brute épaisse est d'une douleur et profondeur surprenante.
Une des grandes qualités de ce film est la très bonne trame narrative. Même dans sa naïveté, elle n'oublie rien, évoque une bonne dizaine de sujets. La dictature est simpliste, pas la société, pas les personnages.
Comme à mon habitude, je préfère ne pas trop vous en dire, pour ne pas gâcher votre plaisir à venir...
C'est ce qu'on appelle un film culte, rare, ignoré. De ces films qui font qu'une soirée vidéo entre ami(e)s devient fabuleusement agréable.
Chapeau bas à toutes celles et ceux qui ont participé à une telle oeuvre !
On vous aime...
C'est en visionnant des films comme celui-ci que l'on se rend compte parfois de la pauvreté scénaristique et critique des autres films, tel le récent Avatar par exemple... Regardez attentivement la photo qui suit...
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Nanarland.
Le lien est fait dans la rubrique Sites préférés, à droite du blog. Merci à eux pour les photos.
Il est tout à fait vrai que ce qu'on appelle "nanars" sont certes en général pas bien réalisés, pas bien joués et naïfs. Mais ils sont en général aussi sans fausse pudeur, sans souci de ne pas choquer, très au fait des réalités sociales.
Ils racontent le monde tout aussi bien que n'importe quel autre film.
Ils sont certainement au cinéma ce qu'est le roman feuilleton, le roman de gare à la littérature dite classique, de "qualité".
"La qualité". En voilà un de ces mythes qui troublent parfois notre jugement...
Lorsque j'hésiterai parfois à oser écrire ce que j'ai envie d'écrire, je me rappelerai ce film, Seigneurs de la Route. Qui ose tout a raison.
A très bientôt !
Gulzar
Un extrait vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=o6LahtrxVhg&feature=share