À la porte de derrière
- Ce ne sera pas un paisible voyage d’étude… La Greffe Noire sortira ses épines !
Beatrix eut un triste sourire.
- Agent Wictorius, vous connaissez mal l’abnégation des véritables scientifiques morts pour le Savoir, pendu, brûlé, torturé, banni, mis à la porte, moqué, médaillé même parfois…
- Je dois encore réfléchir. Il y aura tout un formularium à roulettes à remplir pour faire de vous mon assistante…
- Vous êtes célèbre, on ne vous refusera rien ! J’ai bien besoin d’une mission exploratrice, toute cette recherche rézo sur métadonnées nous sclérose ! J’en profiterai pour ramener quelques spécimens inédits.
- Et votre mari ? Il attend sa courge !
- Et bien, il attendra… Je pars avec vous, c’est décidé ! Combien de temps durera votre mission amazonienne ?
- Difficile à dire… Quinze jours peut-être, si l’autochtone veut bien nous renseigner. J’ai diverses ustensiles à me procurer avant de partir samedi à l‘aube.
- Très bien, cela me laissera finalement le temps d’amener sa courge à mon mari. À samedi donc !
Wictorius se retrouva à la porte de service Nord du Palais, vite refermée par Ivor, le géant borgne. Aussitôt, il appela sa sublime secrétaire Angelica sur sa ligne sexe/drogue/patron.
- Je note. Un véhicule amphibie, un kit de survie pour deux, six mois de vivres dont cent kilos de café, un guide. Vous partez accompagné ?
- Exceptionnellement, oui. J’emmène une experte avec moi.
- Une femme ? Je préfère ne rien dire… C’est drôle, je suis justement en train de lire Soigner les plantes par la psychiatrie, du Docteur Jungulu. Savez-vous, Patron, que nous ignorons toujours comment les végétaux détectent la présence du soleil, quels mécanismes les font se tourner vers la lumière ? Les plantes sont dans le mouvement, même si notre frénésie nous empêche de le percevoir !
La suite demain !