Bonjour à toutes et tous.
Longue chronique de la visite, partielle, d’une manifestation frôlant à de nombreuses reprises la Science-fiction, la Biennale de Design de Saint-Etienne, huitième édition en cette année 2013, dont le thème est l'empathie.
Quelques mots pour situer la Biennale. Elle a été lancée par l’Ecole des Beaux Arts et la Municipalité lors de la première édition, puis a grandi ; mais se situe toujours dans les nouveaux locaux de l’Ecole, l’ancienne Manufacture d’Armes de la ville. La particularité aussi de cette Biennale est sa grande fréquentation, elle est visitée par le grand public local, en témoignent les longues queues aux caisses d’entrée…
Bien qu’évidemment liée à la société consumériste que servent les designers, comme l’a si bien prôné Raymond Loewy, la Biennale s’éloigne radicalement toutefois d’une foire commerciale. Pratiquement pas d’objets ou de projets présents dans le commerce mais plus des prototypes, des propositions plus ou moins radicales, de réflexions sur justement la place de l’objet de masse et artisanal dans le futur, de délires à priori utopistes mais qui risquent bien pourtant de voir le jour dans le commerce, de contre-projets.
Bref, professionnels, étudiants, industriels et surtout le grand public trouvent là de quoi être désarçonné…
L’auteur de SF que je suis un peu moins, mais c’est peu surprenant, baignant chaque jour dans le futur. Mais la visite m’a réservé quelques belles surprises, que je vais donc vous exposer à mon tour…
La grande absente de ce genre de manifestations restant bien sûr la réalité sociale du mode de production consumériste, ou alors repoussé à la marge, à quelques propositions.
Mais l’on ne peut décemment pas attendre de grands évènements financés par les pouvoirs politiques et économiques de s’auto-flageller et de dénoncer le système économique qu’ils défendent becs et ongles.
L’objet reste la vedette et pas du tout celles et ceux et ceux qui le fabriquent, à peine leurs créateurs aussi d‘ailleurs...
Quelques objets qui changent l'ordinaire
Prothèse de communication
Frise animalière
Objets non identifiés,
pour le simple plaisir d’ajuster deux matériaux.
Un banc...
Un incontournable robot, censé être le compagnon idéal...
Système de rangement confinant à l'oeuvre d'art
Un collecteur de feuilles mortes
Des reposettes...
Et au beau milieu de ces objets, un charge-palettes industriel...
Du mobilier urbain...
D’anciens aspirateurs ; sorte de cliché de l’expo design, j’en ai souvent vu...
Fantasme ultime sans doute de commissaires d’exposition, mais qui d’ailleurs est intéressant et paradoxal. Voilà bien un objet qui n’a strictement rien changé à la répartition des tâches entre femmes et hommes au sein des couples, ni facilité le ménage en lui-même, sinon faire plus consommer de métal, de plastique et d’électricité…
Pour rester plus ou moins dans le même sujet , voici le grand succès de la Biennale, l’un des objets le plus photographié je pense, le Barbie-foot…
Les androïdes rêvent-ils de moutons ?
Faisant explicitement référence au célèbre roman de Philip K. Dick, où comme dans nombre de ses nouvelles d’ailleurs, l’Humanité a balayé de la surface de la Terre la Nature et en est réduit à s’entourer d’animaux et d’androïdes artificiels, j’attendais beaucoup de cette exposition, au final anecdotique et sans grand intérêt…
Ressortent seulement à mon sens deux projets vraiment porteurs de sens.
"Playing food", de Tomm Velthuis, designer des Pays-Bas, propose de manière radicale de refonder le jeu traditionnel en bois destiné à instruire les enfants sur les animaux de la ferme.
Sauf que la ferme a vécu, ou presque, et qu'il serait temps de confronter l'enfant à la réalité de la nourriture qu'il mange...
Projet qui provoque une certaine stupeur chez le visiteur, qui oscille entre sentiment pénible face à la réalité et désir de vérité qu'il juge louable malgré tout.
A mon sens, nous voilà confronter au meilleur de ce que peut imaginer un designer soucieux de sens, même si évidemment la chance de voir produire un tel jeu et de pouvoir l'acheter reste des plus minces...
Autre projet, le camion abattoir. Il s'agit là d'accompagner la relocalisation de l'agriculture et de l'élevage extensif, en proposant aux agriculteurs de se dispenser de convoyer l'animal à l'abbatoir, parfois assez éloigné.
L'animal aussi ne subit pas le traumatisme de l'éloignement. C'est donc aussi un double projet tant économique que soucieux du bien-être animal, même si évidemment il doit être tué à un moment ou à un autre si on souhaite le manger...
Le camion comporte aussi une partie découpe de l'animal. L'agriculteur ou le boucher peut aussi traiter sur place la carcasse fraîchement tuée, comme autrefois.
On peut même imaginer que le client venu à la ferme reparte directement avec la viande de la bête qu'il a vu vivante quelques minutes avant...
Il s'agit là donc d'un service à domicile supprimant tous ces trajets liés à l'agroalimentaire internationale sans scrupules, complétement fragmentée et délocalisée.
Le camion répond à toutes les normes en vigueur.
L'alimentation de demain
Petite expo, mais à mon sens la plus importante !
En effet, le génie mécanique cohabite depuis quelques années maintenant avec le génie biologique. L'on donne là à voir véritablement au public le design du futur !
Voici donc quelques projets délirants, entre dégoût et idée extrément prophétiques pour qui connaît un peu tout ce qui se trame en laboratoire...
Tout d'abord, la "Capsul'activ" salade, vendu comme médicaments.
Le designer a même disposé à côté de la boîte une véritable ordonnance de médecin pour rendre encore plus concrête cette nourriture médicament.
Provocation certes, mais rappelons la tendance qui d'ailleurs fonctionne pas si bien commercialement, des agro-alimentaires pour faire croire au concepts d'aliments-mdédicaments, un yaourt contre le cholestérol par exemple...
Autre idée charmante, le "Légume-Fruit" Parfait en forme de petite courge verte, qui est censé réunir le meilleur de tous les fruits et légumes, afin d'économiser les terres agricoles et nourri au mieux la population nombreuse.
Idée pas si folle...
Passons à plus troublant encore, la Viande Artificielle, non pas seulement en boucherie mais plus futuriste encore, à la maison, accompagnée de sa poivrière en bois...
Voici donc un incubateur de viande, "Rustic in vitro", ou plutôt sa production. Le designer ne montre pas en effet la machine elle-même...
Déjà en laboratoire, l'agro-alimentaire industrielle travaille sur la viande artificielle, faite à partir de cellules souches orientées pour donner du muscle, puisque la viande que nous mangeons est essentiellement du muscle avec un peu de graisse...
La proposition donne aussi l'opportunité pour le consommateur de donenr la forme et le goût qu'il veut à sa viande personnalisée ; un peu dans l'esprit de ces machines à café à capsules qui offre un large choix de café ou le tuning de voitures.
Viande industrielle cette fois au vrai sens du terme et créativité. Un vrai bonheur consumériste ; une autre manière de manger qui s'éloigne radicalement de tout ce que l'Humanité connaît depuis des dizaines de milliers d'années.
Une vraie révolution possible et qui sans doute arrivera assez vite, même si elle n'est pas généralisée, tant le souci écologique que pose la forte hausse de consommation de viande est bien réel... Sans compter le souci de rentabilité qui obsède les multinationales...
Un autre argument massue est aussi d'être protégé, enfin, de toutes les maladies animales et autres contaminations alimentaires, de manger une viande "hygiénique", exempte de tous soucis sanitaires.
L'animal est sale, c'est bien connu.
Quelques liens vers cette nourriture industrielle...
Mangeons donc du poulet... Une bien belle idée d’un étudiant anglais sur une production enfin rationnelle de poulets sans tête…
http://au-bout-de-la-route.blogspot.fr/2012/02/le-cauchemar-ou-le-reve-dun-poulet.html
Ainsi qu’une vidéo de démonstration d’un robot dépeceur de poulets…
http://www.laboiteverte.fr/robot-a-desosser-les-poulets/
Chaque choix d’objet ou de projet exposés est donc un choix politique.
Exposer de la viande artificielle comme un téléphone, c’est indiquer au visiteurs qu’il n’y a rien là que de bien normal, d’ordinaire. La viande est un produit comme un autre, industrialisable.
C’est donc un choix redoutable.
D’un autre côté, évidemment, cela permet à une population ignorante d’entrevoir ce qu’on lui prépare, tout cela pour sauver la planète et une meilleure santé, cela va de soi.
Et surtout de pouvoir continuer à consommer de la viande à n’importe quel prix.
Objets de demain ou presque...
Objets certainement plus liés à l’avenir industriel proche.
Masque AIRE récupérateur d’énergie.... Un projet véritablement SF, qui fait négativement réagir le public, peu enclin à porter un tel engin... Le masque utilise le souffle de la respiration pour produire de l'électricité.
Exemple frappant de la relocalisation extrême de la production d'énergie.
Autre projet local, proposé conjointement par l'ENSCI-Les Ateliers, Hedera Technology et l'association Ateliers sans Frontières, un serveur informatique produit localement dans les pays émergents.
Le sentiment est mitigé devant un tel projet.
Idée naïve, perpétuant pour partie le phénomène de recyclage "réservé aux pays dits pauvres ou émergents, qui masque l’essentiel, la soumission totale de ceux qui ne savent pas penser et produire l’informatique à ceux qui savent...
D'un autre côté, la fabrication "de l'emballage" notamment en céramique, est très plaisant. Le local se réapproprie l'objet mondialisé, affirme une esthétique à soi, d'ailleurs tout à fait bien pensée. D'ailleurs, sans doute que ce produit se vendrait aussi ailleurs, au Japon ou en Europe, les consommateurs férus d'originalité apprécieront, préférant au plastique la céramique autrement plus flatteuse et écologique, n'est-ce pas ?!
Reste tout de même que l'essentiel, le processus informatique, provient d'ailleurs...
Deux show cars de 2011, sans lesquels une exposition design n'est rien...
Renault Frendzy pour commencer et et Citroën Tubik ensuite, toujours impressionnants il est vrai, mais au final sans aucune révolution, aucun enjeu nouveau sinon par leur motorisation hybride ou électrique et le style.
Toutefois, le Citroën Tublik est vraiment plaisant dans son style rétro-moderniste, avec sa carrosserie "peau".
L'inspirateur du Tubik...
Une tentative d'empathie non-humaine... La borne Orange "Mobo" à la "dimension friendly", censée vous conseiller pour le recyclage de vos vieux portables, d'à peine deux ans.
Il est vrai qu'il faut bien remplacer les employés licenciés…
Encore du véhicule, avec deux propositions légères.
Tout d'abord, l'APLQL'H, voiture pliable de ville, moins lourde que l'humain. On peut cependant douter de la praticité réelle de l'engin...
La Voiture V+ de Philippe Starck, elle, est autrement plus séduisante, pas prétentieuse, retrouvant la simplicité de la Citroën Méhari.
Ce véhicule de déplacement court reste utopique, non pas technologiquement, faire de la vannerie est dans les possibilités de l’industrie, mais socialement. Les gens semblent vouloir des voitures chars d’assaut, surprotégés, non plus de la légèreté, de la rencontre, de la convivialité.
Nous sommes donc loin des prototypes lourdauds des grands constructeurs, des boulevards urbains surchargés. La V+ sent les vacances, respire un monde perdu peut-être, ou à redécouvrir, celui des déplacements sans crainte.
Star absolue mais à mon sens qui mérite d‘être écouté, Starck reste donc bien un designer atypique, critique, appelant à ne plus produire autant mais mieux et moins, avec une facilité instinctive d’utilisation, sans chichi technologique qui ne sert en rien la population, l’utilisateur.
Je dois dire que depuis que je suis devenu auteur de science-fiction je comprends mieux ce qu’il disait déjà il y a vingt ans et plus, arrêtons de produire autant d’objets, nous allons droit dans le mur !, ce qui me semblait paradoxal pour un designer…
Concepteur d’objets, il paraît tout de même comprendre la limite de leur usage, au contraire des designers servant aveuglément la production de masse, ou bien alors contribuant à une une humiliation sociale.
Car rappelons-le bien, les designers, employés tout comme les technoscientifique, font ce qu’on leur dit de faire, y compris le pire.
Par exemple des bancs anti-clochards où l’on ne peut s’allonger, que l’on soit clochard ou pas d’ailleurs, du mobilier urbain payant comme les sanisettes, des armes létales et non létales, des caméras de surveillance discrètes, des packagings mensongers sur la nature industrielle des produits, des objets qui se cassent facilement pour être le plus rapidement remplacés, et j’en oublie.
La librairie
Yes is more, Taschen, 20 euros.
Livre didactique sur des projets architecturaux, sous forme de BD.
Architecture contemporaine, Flammarion, 25 euros.
CCCP, Cosmic Communist Construction Photographed
Taschen, 40 euros.
Prefab houses, Taschen, 50 euros.
Golden Age DC comics, Taschen, 40 euros.
des affiches, des illustrations, des planches, de l'historique !
Mythologies de Roland Barthes, Points essais, 6, 10 euros.
Court livre, certes un peu rude à lire,mais bien utile
pour mieux comprendre dans quel monde nous vivons.
Conclusion
Alors que retirer de nouveau d’une telle visite ? Pas vraiment d’idées neuves, plutôt des confirmations de tendances plus ou moins affirmées entrevues ici ou là ou faisant l’objet de propagande intense.
Et une certitude.
Le système consumériste fera n’importe quoi pour se survivre, à n’importe quel prix, avec l’assentiment des élites, et notamment des designers, trop contents d’innover, de satisfaire cette pulsion créatrice, qui anime aussi d‘ailleurs les auteurs de Science-fiction, reconnaissons-le... Même si sagement, nous restons dans la fiction.
L’industrialisation du monde, des êtres vivants est en marche. Elle se porte bien d’ailleurs, malgré tout ce que l’on pourrait croire.
Car le fameux Progrès avance, inexorable ; surpuissante idéologie laminant toutes les autres.
Se voulant le reflet des tendances du design, cette Biennale 2013 aborde cette année, même timidement, l'arrivée du génie génétique et de l‘industrie du vivant, successeur de l’industrie métallurgique du 19ème siècle.
À mon sens, à n’en pas douter, l’avenir appartient au Design Biologique. Les prochaines Biennales seront certainement passionnantes.
Gulzar
Le site de la manifestation
http://www.biennale-design.com/saint-etienne/2013/fr/home/
Et un ultime objet entrevu à trois pas de la Biennale...
Livre en fait déjà lu ! Il s'agit d'un BN2, Lopping d'Yvan Brun, qui traite du rêve d'un enfant de venir en Europe. Le trait et l'esprit d'Yvan Brun est toujours là, adoucis puisqu'il s'agit de s'adresser aussi à des enfants.
BN2 est une collection de petits livres au format carré, de 16 pages, éditée par les éditions Jarjille et qui ont pour thème très large l'enfance.
http://jarjille.over-blog.com/categorie-11780943.html
Autre livre d'Yvan Brun à lire...
Au cœur du Béryllium
Sa sublime secrétaire Angelica avait eu raison, comme bien souvent. Son identité d’emprunt, ce Zardoz intrépide prédicateur de la vie et des discours de Jesus Cristo, inspirait confiance à ses hôtes. Bientôt, le vieux Topart verrouilla le casque sur la combinaison de Wictorius, rapiécée à certains endroits.
- C’est affreusement lourd ! Je vais avoir du mal à marcher…
- Faut savoir souffrir dans la vie, humain ! Moi, je me souvient lorsque j’étais encore gamin au Centre gigantesque, un éducateur, un sale bonhomme, m’a donné du fouet parce que j‘avais fait le mur pour voir le carnaval avec des camarades. J’ai encore mal aux fesses.
Émergeant du vestiaire, l’homme et les deux géants reprirent l’interminable enfilade de couloirs obscurs.
- Ma combinaison ne risque pas de fuir, Lingor ?
- N’ayez aucune inquiétude, Zardoz. J’en étais responsable du temps de la splendeur de la ZZ…
Et si ces géants tentaient de le supprimer ? De le plonger dans le béryllium bouillant pour qu‘il taise à jamais l’existence de ces terrifiants enfants ? Mais non, chaque géant était créé avec un gène de la gentillesse issu des meilleurs races de chiens. Quoi qu’il arrive, ils ne pouvaient nuire en conscience à un humain.
Soudain, ce fut la lumière, quasi divine. Wictorius faillit tomber dans le gouffre circulaire s’il n’avait pas été retenu à temps par Lingor. Enfin, il parvenait au centre de la machine, au lieu de la fusion !
- Vous êtes le premier humain à venir en ces lieux depuis le miracle de notre première naissance !
Le brouhaha montait jusqu’au dôme de béton renforcé toujours intact. Une foule de géants bigarrés chantait ou semblait prier. Wictorius crut défaillir. Son audition ultra perfectionnée ne pouvait le tromper. Le pire était arrivé. Parlant cent langues étrangères, ces exaltés provenaient des sept continents !
La suite demain !
Résumé des cent premiers épisodes
pour celles et ceux
qui en auraient malencontreusement
manqué quelques uns…
Rentrant de São Paulo après une harassante mission contre le Canard Déchaîné qu’il n’avait pu vaincre, Wictorius se fait plaisir en achetant une nouvelle main gauche artificielle, l’ancienne étant victime d’obsolescence.
Prenant un repos mérité dans sa ville de Rio, Wictorius ne peut toutefois échapper à une nouvelle mission confiée par la Grosse Citrouille, autrement nommé le Sublime Coordinateur. L’heure est grave, les plantes vertes se rebellent ! Aussi bien chez les particuliers que dans le nord du pays, en Amazonie, les arbres, les plantes se meuvent, commence à migrer, sortent de leurs pots, veulent voir la mer ! Derrière l’infâme menace de déstabilisation de la nouvelle économie, une secte, la Greffe Noire, dirigée par la mystérieuse Fréda Caron !
Se sentant intellectuellement démuni sur la flore, Wictorius va rencontrer une spécialiste au Palais Natureza Alegre, Beatrix Bigodo, qui décide de l’accompagner en Amazonie, trouver la base secrète de la secte.
Déguisé en Knapp Zardoz,, intrépide prédicateur catholique venu évangéliser les amazoniens, Wictorius prend la route dans une chapelle roulante amphibie, inquiet pour ses plantes vertes Marjorie, Azhar et Barbarella restées à Rio. En cours de route, Wictorius engage deux guerreiros, Dolph et Sylvester pour protéger Beatrix et l’aider en cas de conflit généralisé…
Afin de rencontrer le réputé scientifique militariste Sensei Isoroku Yamazuky en flore guerrière, Wictorius fait halte dans une enclave japonaise nommée Terre Nipponne Véritable. Il en repart avec une arme redoutable, un plant de lianes étrangleuses destinées à éradiquer le personnel de la base secrète de la Greffe Noire !
Voulant faire sa sieste dans le confessionnal de la chapelle roulante tandis que Dolph et Sylvester conduisent, Wictorius découvre une passagère clandestine, la petite Ikki et son robot avocat Sarutobi. L’enfant ne veut pas aller repeupler le Japon vieillissant et veut devenir brazilienne ! Pour clore l’incident et ne pas perdre de temps, forcé et contraint, Wictorius devient son tuteur légal…
Mais voilà qu’un nouveau retard s’annonce ! Wictorius découvre à l’horizon la gigantesque machine ZZ, réacteur à fusion de l’ancienne économie, lâchement abandonné. Passionné d’énergie nucléaire, Wictorius veut la visiter avant de reprendre la lutte contre la Greffe Noire ; un simple délai sans conséquence…
Et là, surprise ! Les géants qui travaillaient à son édification sont toujours là ! Et ils ont des enfants, chose impossible puisque les géants naissent stériles dans les Centres Gigantesques !
Le miracle du Nucléaire a fait son œuvre…
À suivre !
Mille excuses, Wictorius revient très vite cette semaine, et étant le meilleur agent secret de tous les temps, il rattrapera ses épisodes en retard dans le courant du mois d'avril...
Gulzar
Le roman se poursuit, au ralenti encore pour quelques jours, encore du travail pour deux autres textes dont un court roman qu'un éditeur souhaite lire...
Sans compter la recherche d'idées et constitutions de dossier pour les cinq, six appels à textes jusqu'à fin 2013.
Dans une récente émission La tête au carré sur France inter, consacrée aux sciences, une longue intervention sur la relation entre l'Humain et le chien sujet m'a intéressé, car traité dans le roman, sans en être un thème central non plus.
J'y ai trouvé confirmation de l'intérêt de cette étrange symbiose, qui va bien au-delà par exemple de l'exploitation des bovins ou des poules.
En effet, le chien semble bien être venu à l'Humain plutôt que l'inverse. Tout est recherche, théories, hypothèses bien sûr, aucune certitude définitive ne sera possible à établir.
Le chien se serait modifié, adapté à l'Humain, puisqu'il pouvait trouver auprès de ses campements de la nourriture et ce lien affectif très étrange puisque à la limite de l'inutilité pratique...
Sa face même se serait mise à ressembler à celles des humains, s'éloignant de celle du loup, trop agressive... Ses oreilles sont devenues tombantes, sa queue se met à remuer, comportement absents chez le chien sauvage.
Le chiot ressemble par exemple beaucoup à un bébé humain... D'où évidemment un attrait des humains pour en prendre soin.
Il est d'ailleurs le seul animal qui se socialise véritablement dans deux univers différents, celui des autres chiens et celui des humains ; certaines recherches prouveraient même qu'il préfère la socialisation avec l'humain.
Le chien a en quelque sorte apprivoisé l'Humain, à son insu, dans un processus qui n'est pas forcément favorable à l'Humain, si l'on se place du simple et étroit point de vue d'intérêt matériel.
L'Humain nourrit des millions de chiens ne servant absolument à rien.
En mimant les expressions humaines, l'animal a su dépassé le statut de bête sauvage, même domestique, pour accéder à un statut inédit, animal de compagnie.
Ce statut est récent , puisque l'on mange aussi du chien dans certaines régions. On peut noter toutefois, que des associations en Chine commence à lutter contre cette consommation, le chien devenant pour les citadins un animal de compagnie. Tout est affaire de conditions sociales. l'on abien aussi manger les chiens en Europe lors de famine ou de disettes alimentaires.
Certain scientifiques avancent même audacieusement que l'ëtre humain aurait été à son tour modifié par sa relation avec le chien, notamment en ce qui concerne le langage... Le chien ayant un très bon odorat, l'Humain n'aurait pas eu alors besoin de conserver un nez très performant. Le chien l'accompagnant, il détectait la proie, sentait à sa place l'arrivée d'un prédateur.
D'où une modification au cours du temps de la forme du nez humain, qui aurait alors favorisé l'apparition le langage humain en changeant la forme du crâne... C'est osé comme hypothèse mais c'est très séduisant.
Même le cheval, avec qui nous avons un lien très fort aussi, n'abandonne jamais son aspect utilitaire ; trait, concours hippiques, voyage, etc... Avec le chat il est vrai, le chien est le seul animal avec qui l'Humain entretient des relations non utilitaires, de simple compagnie. Il n'est pas domestiqué mais apprivoisé.
L'on cause avec eux, sans espoir de retour véritable... Même si le chien s'est adapté à notre langage, le comprend sur les intentions. Par exemple, montrez quelque chose avec le doigt à un chat, il regardera le doigt. Le chien lui regardera dans la direction indiqué, pusiqu'il comprend l'intention du geste.
L'inutile à la Préhistoire, la relation gratuite à l'animal.
Voilà un aspect qui m'intéresse grandement, qui est présent dans la partie déjà écrite et qui le sera encore plus fortement vers la fin du roman.
Décidément, faire de l'animal l'un des axiomes narratifs majeurs, si ce n'est le plus central, de 36, quai du Futur se révèle chaque jour un bon choix, tant le sujet est fascinant et universel...
Gulzar
Le podcast de l'émission :
http://www.franceinter.fr/player/reecouter?play=576757
Tous les podcasts :